Hommage à Françoise FABIAN - Festival du Film de Valenciennes 2008

Hommage à Françoise FABIAN
Cérémonie du cloture du Festival du Film de Valenciennes 2008

Après une formation au Conservatoire d’Art dramatique de Paris, Françoise Fabian fait ses premiers pas au théâtre dans la pièce Le Pirate puis au cinéma dans Mémoires d’un flic de Pierre Foucaud.
On la remarque par la suite dans Le Feu aux poudres d’Henri Decoin, Cette Sacrée gamine de Michel Boisrond, Le Couturier de ces dames de Jean Boyer et Michel Strogoff de Carmine Gallone.
Le succès du film Maigret voit rouge de Gilles Grangier la révèle au grand public. Parallèlement, elle poursuit une riche carrière théâtrale, alternant aussi bien les classiques que les créations contemporaines : Juanito, L’Or et la paille, La Brune que voilà, Les
Femmes savantes, Le Misanthrope, Crime parfait, La Parodie du ciel, Machin chouette, Version grecque et Les Troyennes.

Françoise Fabian accompagne ensuite la libération des moeurs et délaisse les rôles de jeune première pour composer des personnages exigeants et complexes comme dans l’inoubliable Ma nuit chez Maud, avec Jean-Louis Trintignant, pour lequel Eric Rohmer lui confie le rôle principal. L’année suivante, elle rejoint Luis Buñuel et Catherine Deneuve sur Belle de jour.

Les années 70 sont fastes : Françoise Fabian alterne les différents registres, de Raphaël ou le débauché de Michel Deville, où elle donne la réplique à Maurice Ronet, à Salut l’artiste d’Yves Robert, en passant par La Bonne année de Claude Lelouch, réalisateur qu’elle retrouve ultérieurement dans Viva la vie.
Françoise Fabian s’illustre dans différents genres, de la comédie de moeurs au drame intimiste, et mène une carrière placée sous le signe de la diversité et de la rigueur. En témoignent de nombreuses collaborations avec des cinéastes tels qu’Yves Boisset avec Un Condé, Jacques Rivette pour Out 1 : Noli me tangere et Secret défense, Mauro Bolognini dans En descendant les marches d’antan, André Delvaux à l’occasion de Benvenuta, Jacques Demy avec Trois places pour le 26, Louis Malle pour Le Voleur,
Pierre Granier-Deferre avec L’Ami, Marcel Bozuffi dans L’Américain ou encore Manoel de Oliveira qui la dirige aux côtés de Chiara Mastroianni et de Stanislas Merhar dans La Lettre, transposition du roman de Madame de La Fayette : La Princesse de Clèves, dans l’époque contemporaine.
Plus récemment, Danièle Thompson lui offre une “famille de cinéma” dans sa comédie chorale La Bûche, où elle est entourée de Sabine Azéma, Emmanuelle Béart, Charlotte Gainsbourg et Claude Rich.
Dernièrement, elle apparait dans la comédie dramatique 5x2 de François Ozon avec Stéphane Freiss et Valéria Bruni-Tedeschi.
Pour la télévision, elle fait une fois de plus la démonstration de sa facilité à composer avec délicatesse des personnages sensibles, comme dans le téléfilm réalisé par Jérôme Foulon, La Femme Coquelicot, avec Jean-Pierre Cassel et Andréa Ferréol et dans Mademoiselle Gigi de Caroline Huppert où elle donne la réplique à Macha Méril.
Elle a également travaillé avec des figures réputées du théâtre à l’instar de Michael Cacoyannis, Jacques Charon, Jorge Lavelli, Marcel Maréchal, Pierre Mondy, Yasmina Reza, Claude Santelli et Jacques Weber.

On la verra prochainement dans Lol de Lisa Azuelos, où elle rejoint au générique Sophie Marceau et Jocelyn Quivrin et dans Made in Italy de Stéphane Giusti. La sensibilité, le charisme et la prestance caractérisent cette talentueuse interprète à l’élégance incontestable.