Jean-Pierre Léaud a reçu la Légion d'Honneur à la Cinémathèque

Publié le 24 Juin 2013

Jean-Pierre Léaud décoré de la Légion d’Honneur - Serge Toubiana lui a décerné l’insigne mercredi à la Cinémathèque Française.

 

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Jean-Pierre Léaud aurait pu être décoré sous le nom d’Antoine Doinel, double cinématographique de François Truffaut qui l’a révélé au grand public dans les 400 coups en 1959. Gamin rebelle et gouailleur, Jean-Pierre Léaud est alors âgé de 14 ans et devient le symbole de la Nouvelle Vague, véritable trait d’union entre les films de Godard (Masculin Féminin, Gai Savoir) et ceux de son mentor.

400.jpgCinquante quatre ans plus tard, le héros de Truffaut reçoit la Légion d’Honneur à la Cinémathèque française, lieu d’autant plus symbolique qu’il avait manifesté  en février 1968 au Trocadéro contre le renvoi d’Henri Langlois. Sur le blog personnel de Serge Toubiana, l’actuel directeur général de l’institution de la rue de Bercy rend hommage à l’acteur qui « a joué un rôle essentiel » dans sa vie : «Tant d’énergie et de vaillance. Comment oublier ce que nous te devons ? L’apprentissage de la vie, l’éducation sentimentale, l’apprentissage de soi et des autres».

Jean-Pierre Léaud a également tourné chez Rivette, Eustache, Bertolucci ou encore Pasolini, avec toujours le même jeu d’acteur qu’il décrit dans un entretien donné à So Film : « Je suis complètement différent dans la vie et au cinéma. Quand je tourne, je suis là. J’ai ma musique. J’ai mon texte. Il y a la caméra. Il n’y a plus qu’un seul moment : celui où je m’inscris avec mon corps dans le jeu, pour créer le personnage. Dans la vie : il n’y a pas tout ça. Donc je ne crée pas un personnage dans la vie de tous les jours. J’ai mon costume, ma cravate, mais il ne se passe rien. La vie n’existe que quand je tourne. Voilà le paradoxe ». Dans l’hommage qu’il lui consacre, Serge Toubiana évoque également sa deuxième vie au cinéma : « (…) En dépit de ce que tu as vécu et traversé, la gloire dès la jeunesse, ton nom indissociablement associé à la Nouvelle Vague et inscrit dans l’Histoire du cinéma, tu demeures humble et fier, pauvre comme Job. Tu ne t’es pas embourgeoisé, tu n’es devenu ni une statue ni un monument historique, tu demeures un être fragile et solitaire, disponible pour vivre d’autres aventures au cinéma. »

A ces mots, le chevalier de la Légion d’Honneur a déclaré : « Qui donc aurait imaginé que le petit garçon des 400 Coups reçoive la Légion d’Honneur ! (…) J’ai travaillé avec des réalisateurs italiens (Bertolucci, Pasolini), finlandais, polonais, chinois. J’ai eu la chance de tourner avec eux et je me demande pourquoi moi ? J’ai un peu l’impression d’être un héros malgré lui, mais après tout, comme le disait Cocteau : » Pour pousser, une plante n’a pas besoin de lire un traité de botanique ». A 69 ans, celui qui a incarné dernièrement un horloger maître du temps chez Lvovsky, a reçu une médaille sur le revers de son costume, insigne qui « n’alourdira en rien cette liberté qui est en toi ni cette jeunesse » lui a déclaré Serge Toubiana.

Source : Le blog de Serge Toubiana

Rédigé par Cinéstarsnews

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